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Posted Apr 21, 2023, 6:24 PM
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Très bon texte publié dans le soleil, je tenais à vous le partager :
https://www.lesoleil.com/opinions/po...VEVAP2AJAWKRKQ
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Québec doit s’élever
Par Point de vue
21 avril 2023
La ville de Québec entretient un rapport ambigu avec la densification de la Haute-Ville, mais avec l’arrivée du tramway, une surélévation significative de l’habitat devra s’imposer. En effet, il serait économiquement et moralement irresponsable que plus de quatre milliards de dollars soient investis en transport collectif et que les citoyens de la colline Parlementaire et de la Haute-Ville, qui profiteront d’une plus-value de leurs propriétés, n’acceptent pas la densification de leur quartier. La trame et la morphologie urbaine de ce secteur doivent changer, la peur des hauteurs aussi.
Densification dans la région métropolitaine de Québec
Depuis le dernier quinquennat, plusieurs secteurs de la région métropolitaine de Québec font des efforts de densification urbaine. Prenons trois cas de figure : Sainte-Foy, Lebourgneuf et Lévis.
D’abord, Sainte-Foy. Le secteur Laurier et celui de la route de l’Église sont en effervescence depuis quelques années. Des immeubles résidentiels se profilent, de plus en plus nombreux à l’horizon, en raison des avantages de localisation de ce secteur et de la mise en service prochaine du tramway. Dans Lebourgneuf, une densification de l’espace urbain s’opère près des Galeries de la Capitale et le long de l’autoroute Laurentienne au sud du nouveau poste de police. Enfin, Lévis se dirige résolument vers la densification de son centre-ville en autorisant des immeubles résidentiels à grande échelle, dont quelques-uns dépasseront bientôt vingt étages. Pour une ville de 150 000 habitants, les efforts sont remarquables, bien loin devant ceux de Québec.
Un constat s’impose : les proches banlieues en font beaucoup plus que la colline Parlementaire et la Haute-Ville sur le plan de la densification, et, sur la falaise, bien que les immeubles patrimoniaux doivent être protégés, le cadre bâti en place ne doit pas servir d’excuses pour ne pas densifier. Tous doivent concourir à protéger le versant sud des Laurentides et les terres agricoles de la périphérie.
Densification ailleurs au Québec et au Canada
Au Québec, plusieurs villes de taille beaucoup plus modeste que Québec ont compris l’importance de la densification. Laval, Longueuil, Brossard, Gatineau et Rimouski font partie de cette catégorie. Que ce soit dans leur secteur centre ou au croisement autoroutier, elles n’ont pas hésité à autoriser des immeubles en hauteur.
À l’échelle canadienne, Toronto, Montréal et Vancouver ont, au cours de leur histoire de développement urbain, compris les avantages de la densification. Calgary, Edmonton, Ottawa, Winnipeg et Hamilton, villes de taille un peu supérieures ou comparables à Québec, sont plus denses en raison de leur imposant centre des affaires. Mais si on exclut les tours à bureaux, l’usage d’un zonage résidentiel de haute densité au cœur de la ville est beaucoup plus prévalent dans ces villes qu’à Québec.
Le secteur de la colline Parlementaire
Depuis 1975, très peu d’efforts ont été consentis pour densifier ce secteur. La silhouette urbaine de Québec — la skyline en anglais — en témoigne bien : elle n’a pas du tout changé en 50 ans. C’est immobile, figé. Peu de verre, peu de pierre, peu de nouveaux matériaux de dix étages et plus. La Haute-Ville renvoie le cliché d’une époque tout béton qu’une nouvelle architecture de calibre ne peut masquer, faute d’une ferme volonté de densification.
Par rapport à 1975, la Haute-Ville est moins densifiée, puisque près de 350 000 habitants et de nouveaux espaces à bureaux se sont ajoutés dans la région métropolitaine et peu y ont élu domicile. N’y a-t-il pas des infrastructures et des équipements de calibre à proximité? Une vie culturelle? De belles artères au mobilier urbain de grande classe? L’un des plus beaux parcs urbains au Canada, sinon en Amérique du Nord? L’une des plus belles vues sur le fleuve et les Laurentides?
La colline Parlementaire a besoin d’une bonne touche de modernité, de prestance et de lustre. Elle n’incarne plus l’avenir, n’attire pas. La densifier avec goût et vision s’impose à l’ère d’un tramway qui commande une révision complète du plan et de la réglementation d’urbanisme.
Transposer le succès de la Basse-Ville à la Haute-Ville
Le temps est venu de transposer l’expérience de la Basse-Ville à la Haute-Ville avec le gabarit des immeubles en place sur la colline Parlementaire.
L’image de marque de Québec se définit par le patrimoine bâti du Vieux-Québec, dont le Château Frontenac et l’édifice Price sont le centre. On a osé ces constructions de 18 étages en 1925. On a, à l’époque, bâti une nouvelle identité à la ville. Pourquoi n’ose-t-on plus aujourd’hui faire évoluer cette identité? Québec a pourtant bien réussi avec la Basse-Ville depuis une trentaine d’années. La trame des immeubles en place au début des années 80 et la création d’un parc ont servi d’assises à la densification, une expérience urbaine valable suscitant l’admiration.
Le temps est venu de transposer l’expérience de la Basse-Ville à la Haute-Ville avec le gabarit des immeubles en place sur la colline Parlementaire. Le tramway exige qu’un nouveau standard de densification soit fixé et que l’identité de la partie la plus visible de la ville puisse évoluer.
Dans une décennie, l’agglomération de Québec comptera près d’un million d’habitants. Avec l’arrivée du tramway, la Ville doit saisir l’occasion de faire évoluer la Haute-Ville par des pratiques exemplaires en matière de densification. Patrimoine et modernité doivent coexister.
Québec doit s’élever.
Jean-François Parent
Québec
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