Notre équipe n'est pas à vendre...:
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SUNRISE, Floride | Les foules microscopiques aux matchs des Panthers de la Floride font saliver les fervents du retour de la LNH à Québec, mais les propriétaires de la franchise en difficulté lancent un message à ceux qui souhaitent que leur équipe soit celle qui assouvisse leur fantasme: «Allez voir ailleurs!»
Bien au fait que les partisans de la résurrection des Nordiques à Québec suivent religieusement les moindres faux pas des Panthers puisque l’équipe est considérée comme sujette à un déménagement éventuel, le copropriétaire Doug Cifu n’a pas mis de temps à calmer les ardeurs lors d’un entretien avec Le Journal.
Rencontré quelques minutes avant un autre désolant duel contre les Coyotes de l’Arizona, qui n’a attiré que 7691 personnes, l’homme d’affaires s’est d’abord improvisé virtuose du violon avant de passer aux choses sérieuses.
«Ma fille a 13 ans et elle a commencé à apprendre le français il y a trois ans. Je l’ai récemment emmenée à Québec et vous devriez être fiers de vivre dans une aussi belle ville! […] Il y a de bons vols directs de Québec à Fort Lauderdale et nous aimerions vous voir à nos matchs!» a-t-il badiné.
«Mais si vous voulez une franchise, allez parler à Gary Bettman. Arrêtez de penser à nous. C’est lui qui accorde des franchises, pas nous. Notre équipe n’est pas à vendre», a-t-il tranché.
Sur place pour rester ?
Les Panthers perdraient environ 30 millions $ par an, et depuis que l’équipe a décidé de cesser la distribution massive de billets gratuits, des foules encore plus rachitiques captent l’attention. Pour Doug Cifu et ses acolytes, ce n’est aucunement signe que les Panthers sont à l’agonie et que le hockey ne se vendra jamais dans le sud de la Floride.
«Ce que les partisans sont en train de nous dire, c’est: “OK, on vous entend, mais faites vos preuves! Prouvez que vous allez maintenir l’intégralité du prix des billets et prouvez que vous allez mettre sur la patinoire une équipe qui gagne et dont nous pouvons être fiers”», prétend-il.
«Trente millions, c’est beaucoup d’argent pour qui que ce soit. Nous n’avons établi aucun échéancier ni fixé un montant maximal que nous sommes prêts à dépenser ici. Ce sera mieux cette saison et nous perdrons déjà moins d’argent. Nous étions préparés à cela. Nous n’avons aucun plan de déménager l’équipe nulle part. Nous ne déménagerons pas. La LNH l’a dit et nous l’avons répété aussi. Nous devons juste faire de cette équipe une entreprise viable», a-t-il martelé.
L’exemple de Chicago
Même si la LNH et les Panthers sont souvent tournés au ridicule dans les médias et par le public lorsque les images du BB&T Center déserté font rage, les propriétaires du club estiment que la renaissance ne saurait tarder.
«Si vous faites vos recherches, vous verrez que vers 2002, 2003 et 2004, les foules à Chicago étaient similaires à ce qu’on peut voir ici. Dix ans plus tard, il est impossible de se procurer un billet. Nous suivons le modèle de Chicago, et en 2004, ils avaient à peine 8000 partisans dans leur aréna. La même chose se produira ici. J’espère juste que ça ne prendra pas 10 ans, mais ça va fonctionner.
«Ici, nous n’aurons jamais besoin de 22 000 partisans pour connaître du succès. Si nous parvenons à mettre de 13 000 à 15 000 personnes par soir, nous ferons des profits à vie.»
Depuis plusieurs mois, l’équipe a dressé une liste d’épicerie bourrée de demandes au comté de Broward, qui devra se prononcer quant à savoir s’il souhaite alléger le fardeau financier des Panthers à raison de quelque 78 millions $ sur les 14 années restant au bail du BB&T Center.
Si le rapport d’un consultant attendu en janvier devait statuer que le BB&T Center peut bien apporter de l’eau au moulin du comté de Broward même sans Panthers, les élus se trouveraient en position de force pour négocier avec les Panthers et voter sur leurs demandes en mai.
«Il y a trop de variables inconnues entre maintenant et le printemps. Au moment où on se parle, nous n’avons pas la moindre raison de croire que nous n’en arriverons pas à une entente avec le comté», a confié le président des Panthers, Rory Babich.
Et si ce rapport n’était pas favorable aux Panthers, serait-ce le temps d’évaluer d’autres options que Sunrise?
«Nous sommes concentrés sur la construction d’une équipe gagnante dès cette saison. Nous travaillons à augmenter notre assistance. Nous attendons que les discussions avec le comté reprennent et nous composerons avec cela si on en arrive là», a-t-il laissé planer.