et non ce n'est pas la première fois que la Vile a ces problèmes:
MONTRÉAL
Rue Saint-Denis : les travaux exaspèrent les commerçants
C'est avec ironie que les commerçants de la rue Saint-Denis, entre la rue Sherbrooke et le boulevard de Maisonneuve, s'interpellent en utilisant les expressions «Berlin-Est» et «Berlin-Ouest». Depuis novembre dernier, un vaste chantier de travaux divise leur rue normalement appréciée pour ses charmantes terrasses.
Photo Bernard Brault, La Presse
Mario Girard
La Presse
Le printemps est là et les Montréalais renouent avec les terrasses. Mais pour les fidèles de la rue Saint-Denis et du Quartier latin, le tableau n'a rien d'idyllique.
Des travaux de remplacement des conduites d'eau continuent à faire de ce secteur un vaste chantier. Une situation que les commerçants trouvent fort pénible.
«Ça nous affecte énormément, dit Mireille Matte, barmaid au bar chez Jojo. Il y a moins de clients et ça a un impact sur notre chiffre d'affaires.»
Amorcés en novembre dernier, ces travaux, qui s'étendent de la rue Sherbrooke au boulevard de Maisonneuve, devraient être achevés en juin. En attendant, les commerçants continuent d'appeler leur rue, divisée en deux par les travaux, «Berlin-Est» et «Berlin-Ouest». «C'est moi qui ai eu cette idée», dit Daniel Dupont, homme à tout faire du coin.
M. Dupont connaît tous les commerçants du quartier. «Certains ont actuellement du mal à payer leur loyer. Ce n'est pas la faillite mais presque.»
Yann Vernay, propriétaire de la librairie Mona lisait, croit que ses revenus ont chuté du quart. «On tente actuellement de faire pression auprès de la Ville pour une diminution des taxes. Ça nous dédommagerait pour les pertes.»
Tous ont très hâte que ces travaux prennent fin. «Je dois rester ouvert tous les soirs jusqu'à 3h du matin pour atteindre mes objectifs», dit Irsan Boko, propriétaire du café Gitana.
Attentifs observateurs de ce projet, les commerçants ont du mal à comprendre le déroulement des travaux. «On a effectivement stoppé les opérations autour du 20 décembre, confirme Natacha Beauchesne, porte-parole de la Ville de Montréal. Le froid rendait la tâche difficile. On a dû asphalter et recreuser en février.»
Selon Mme Beauchesne, cette manière de faire ne devrait pas faire augmenter les coûts. Ceux-ci s'élèvent pour l'instant à cinq millions de dollars.