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Originally Posted by le calmar
Et el sonic tu disais que vouloir s'exiler en campagne est un phénomène récent... Déjà dans l'antiquité romaine les riches allaient se faire construire des villas en campagne. C'était pour habiter à côté de leurs terres, mais le phénomène existait déjà. Ensuite au moyen-âge ils le faisaient pour fuir les maladies de la ville.
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je parlais de la banlieue. la campagne a toujours existé et de tous temps a attiré les classes supérieures. mais la banlieue comme
mot et comme phénomène de masse, généralisé à une classe moyenne (mot et réalité qui apparaît en même temps que la banlieue), c'est tout tout récent dans l'histoire.
moi je porte certains jugements sur la banlieue, je pense que j'ai le droit, et de toute façon, les gens de l'extérieur du 514 nous font exactement la même chose, avec des supposées syrènes d'alarme incessantes, une soi-disant criminalité galopante, des puanteurs toxiques, des gangs de rue impitoyables, des femmes voilées-terroristes, des personnes âgées abattues à bout portant, bref, un mélange de Bagdad et de la télésérie Omerta.
on en entend, des niaiseries à propos de Montréal... tous les jours. so what, ignorance is bliss. rien de plus. heureux les creux.
donc oui je pense avoir le droit de porter certains jugements sur la banlieue, sans condamner en bloc, évidemment. je comprends l'idée d'avoir sa maison et un bout de verdure, surtout pour les enfants. qui suis-je pour juger, j'ai eu droit pendant toute mon enfance à la maison isolée, à la grande cour aux arbres gigantesques. mais c'était à Montréal, avec une ruelle et plein d'amis dedans. je pense avoir eu le meilleur des deux mondes.
pourquoi aujourd'hui, les autres n'y auraient pas droit? d'autant plus que Montréal, pour une famille, c'est l'enfer. attention, c'est parfait pour les enfants, c'est très sain pour eux de grandir dans la réalité urbaine et la diversité sociale, surtout dans une ville aussi vivante et sécuritaire que Montréal.
l'enfer pour les familles, c'est de se trouver un toit en ville : tout le développement est orienté vers le loft, le condo à une ou deux chambres. souvent sans balcon. et ça coûte plus cher qu'un bungalow à Candiac. donc c'est l'enfer d'y faire sa niche. les cottages et les duplex ont doublé de prix en moins de dix ans. comment s'en sortir? on va pas quand même pas déposer sa petite famille dans un petit loft de Griffintown?
je pense que l'offre immobilière de la grande région est en grande partie responsable de l'exil des familles.
maintenant, pour relaxer... intéressant. la vraie vie, d'après la TV, c'est au front en Afghanistan. selon d'autres, c'est les sensations extrêmes. pour d'autres, c'est gosser après son char.
c'est évident qu'admirer une vallée glaciaire du haut d'une cascade de 800m, ça donne un feeling plus puissant que d'être sur un banc en face de l'étang du parc Lafontaine.
moi, perso, j'aime bien profiter des nombreux parcs à ma portée, sans jamais me penser en pleine nature - faudrait être aveugle. et emprunter une voiture et sortir de la ville une fois ou l'autre.
mais essayer d'allier tout ça : nature, ville, meilleure école privée pour fi-fille à St-Lambert, CPE bio pour le nouveau petit dans le West Island, job de monsieur en plein centre-ville, boulot de madame dans le parc industriel de St-Laurent, maison dans la 8e couronne au nord de Mirabel, etc. et bien ça marche pas. on ne peut pas tout avoir. on doit essayer de faire des choix qui limitent nos déplacements et faire avec les ressources qui nous entourent. et apprendre à être heureux malgré tout lol
ne serait-ce qu'habiter. on peut difficilement allier campagne et ville. certains disent que la banlieue c'est la campagne en ville. non! la banlieue n'est ni l'une, ni l'autre, c'est simplement la banlieue, avec ses spécificités propres et ses modes d'aménagement particuliers.
c'est trop long, j'arrête.