Voici un article dans le Media Matin Québec
Le jeudi 3 avril 2008
Retour de la LNH?
Un rêve fragile sans le tandem Aubut-Tanguay, croit Couillard
Tout projet ramenant un club de la Ligue nationale de hockey dans un nouveau colisée à Québec doit mettre à contribution Marcel Aubut et Jacques Tanguay et donner un «rôle limité» aux fonds publics.
Tel est l’avis du ministre de la Santé et responsable de la région de la Capitale-Nationale, Philippe Couillard, sans doute le plus influent du cabinet Charest avec Monique Jérôme-Forget.
Ouvert au retour de la LNH dans la capitale, M. Couillard serait disposé à écouter l’ancien propriétaire des Nordiques, à condition qu’il ait un «plan d’affaires rigoureux».
«Au chapitre du sport professionnel, que ce soit le hockey ou le football, il y a deux personnes à Québec qui sont incontournables. Si quelqu’un arrive avec une proposition et que ce n’est pas validé par ces deux personnes-là, en ce qui me concerne, ça a pas mal de plomb dans l’aile. C’est Jacques Tanguay et Marcel Aubut», a signalé M. Couillard, hier.
«Eux, a ajouté le ministre, ils ont l’expérience, ils on vécu ces situations-là. Les premières personnes à qui je vais demander conseil à Québec pour ça, ce sont eux.»
On a demandé au ministre ce qu’il ferait devant une offre de l’ex-patron des Nordiques:
- Et si Marcel Aubut vous disait qu’il a un projet?
- Il nous en parlera. Il a été dans la Ligue nationale, il a été dans l’organisation de la LNH elle-même, il connaît très bien ce marché-là. Ça prend un plan d’affaires pas mal rigoureux et le rôle des contribuables là-dedans doit être limité», a répondu le ministre.
Aujourd’hui, un nouveau colisée coûte environ 300 millions et une franchise de la LNH, tout autant.
Mais, détail intéressant, le ministre Couillard n’a pas donné la réponse gouvernementale habituelle. Depuis Jacques Parizeau, les gouvernements du Québec sont réfractaires aux projets sportifs; celui de Jean Charest est mieux disposé à l’égard des «partenariats public-privé» et en donne notamment la preuve avec les Ludoplex de Loto-Québec.
Bertrand
L’avocat Guy Bertrand et ses associés du Groupe pour un nouveau colisée ont beau caresser le rêve de loger un club de hockey dans un nouvel amphithéâtre doté d’un casino et d’une salle de spectacles, si on se fie au ministre Couillard, ils n’auront pas l’appui financier du gouvernement.
Me Bertrand serait incidemment plus avisé de compter sur les partenaires potentiels rencontrés à Las Vegas, récemment. Un des «trois scénarios» de financement que Me Bertrand a sous le bras est «100 % privé», a-t-on appris.
Autre détail intéressant, le maire Régis Labeaume croit aussi que Marcel Aubut est «incontournable». Il l’appelle plus souvent que Guy Bertrand pour parler de hockey professionnel et de l’avenir de certaines équipes en difficulté.
Marcel Aubut a affirmé, hier, au confrère Albert Ladouceur que, «tôt ou tard, le hockey renouera avec les véritables marchés de hockey et Québec en sera toujours un». De toute évidence, une porte est entrouverte...
L’ADQ
Bien au fait des projets du groupe Bertrand, le député adéquiste de Vanier, Sylvain Légaré, estime que la «cohabitation» des Remparts avec un club professionnel à Québec est possible. Il faut simplement en convaincre Jacques Tanguay.
«Si M. Bertrand arrive avec des fonds privés, un peu de partenariat (un PPP) et une équipe de la LNH, Tanguay n’a pas besoin d’être là», dit-il.
Le député Légaré croit toutefois que le groupe dirigé par Guy Bertrand devrait associer Jacques Tanguay à son projet d’un nouveau colisée.
«Ça a été un des premiers conseils que je lui ai donnés, de contacter M. Tanguay», nous a-t-il dit, hier.
Le PQ
Au PQ, on trouve un peu étrange l’attitude du ministre Couillard face à Guy Bertrand et son préjugé favorable au tandem Aubut-Tanguay.
«La moindre des choses serait de rencontrer les promoteurs, tous les promoteurs, et de prendre leurs projets en considération», a observé le porte-parole en matière de sport, le député de Matane, Pascal Bérubé.
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