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80 M$ pour un projet de traversiers entre Longueuil et Montréal ?

Par Alexandre Lampron
Le Courrier du Sud
Mercredi 2 mai 2012 10:01:51 HAE


Photo: Agence QMI
La mise en place d’un service de traversiers entre les deux rives permettrait aussi d’accroître la mise en place d’un corridor vert permettant l’utilisation de divers modes de transport autres que l’automobile. Sur la photo, le traversier Québec-Lévis.

EXCLUSIF - Un promoteur de la région de Québec, Roger Dumas, souhaite instaurer un nouveau service de traversier entre la pointe de Longueuil et le bassin Bickerdyke, situé dans le Vieux-Port de Montréal, et dont la réalisation nécessiterait un investissement minimal de 80 M$.

Dans la version d’u document intitulé Projet de traversier TLM Montréal-Montréal : une option durable et complémentaire, daté de février 2012, et dont Le Courrier du Sud a obtenu copie, le promoteur fait l’éloge de son projet, qui «répond à la congestion quotidienne des ponts».

Il s’agit d’un projet de deux traversiers de type Sister Ships qui assureraient le service aux heures de pointe, toutes les trente minutes, et pouvant transporter un maximum de 96 000 personnes et 9600 voitures par jour, 12 mois par année.

«Ce service de traversiers représente une façon originale d’encourager les Montréalais à utiliser le transport en commun, affirme M. Dumas. Favoriser le transport en commun, c’est aussi réduire la demande pour des stationnements supplémentaires et de permettre d’allouer des espaces à d’autres activités.»

Vers une intermodalité

La mise en place d’un service de traversiers entre les deux rives permettrait aussi d’accroître la mise en place d’un corridor vert permettant l’utilisation de divers modes de transport autres que l’automobile. Cette utilisation d’alternatives de transport serait particulièrement utile aux moments où les chantiers sur les routes font leur apparition, ou lorsque surviennent des pannes de métro.

«Les traversiers peuvent s’articuler au système de vélos Bixi, mentionne M. Dumas. Ce faisant, les terminaux pourraient devenir de véritables gares intermodales où se croisent le navire, le vélo, l’autobus, la voiture et la marche à pied. Cette intermodalité favoriserait un accès au fleuve, tout en encourageant l’utilisation des modes de transport alternatifs. Dans cette perspective, le projet s’inscrit dans l’émergence des valeurs environnementales.»

Le document fait également l'éloge des avantages du projet pour la Ville de Longueuil puisque, s’il est couplé à un projet de développement, il pourrait également jouer un rôle de levier économique au chapitre du tourisme dans la région.

Toujours selon Roger Dumas, il resterait le quai latéral à construire, qui serait localisé afin de minimiser l’impact du dragage. Une passerelle serait également construite entre le terminal et le traversier, via le quai latéral sur pilotis, afin de permettre l’accès piéton au navire.

Rappelons que Longueuil a signifié son intérêt de développer la pointe de la Voie maritime pour compléter les réseaux cyclables et piétons, favoriser la mise en place d’espaces publics donnant accès au fleuve et encourager un développement urbain axé sur les principes du développement durable.

Projet à l’étude

Répondant au nom de la municipalité, le pdg de Développement économique Longueuil (DEL), Gilles Côté, a confirmé que le projet de traversiers lui a été soumis et qu’il a ensuite été transmis à la Ville «pour information».

«Nous sommes encore au début du processus et il faut voir maintenant la faisabilité économique et logistique de ce projet. Nous sommes à analyser l’intérêt de réaliser un projet comme celui qui nous est soumis, explique M. Côté. L’idée, c’est de prendre en compte tous les coûts liés au projet avant de se prononcer s’il s’agit d’un projet intéressant ou non.»

La Société des traversiers du Québec (STQ), qui relève du gouvernement du Québec, a préféré ne pas se prononcer sur la question.

http://www.hebdosregionaux.ca/monter...s-a-longueuil-